Haïkus d’un matin de pluie

Je m’appelle Mélina. J’ai 25 ans. Je suis arrivée, depuis Boulogne sur Mer, chez Mary le 27 août 2017, en plein concert de « Chantons sous les toits ».

J’ai tant de belles choses à vous dire sur Mary et sur l’Albarine mais je préfère que vous le découvriez par vous-même. Au lieu de cela, je vous présente quelques haïkus de ma plume qui racontent une partie de mon voyage.

Et afin de les rendre plus mélodieux, je partage ce chant magnifique du compositeur polonais contemporain Preisner que je dédie à Nelly et à ses deux harpes, la celtique et la home made.

Belle écoute et bonne lecture.

Syllabes, orthographe,
les règles de la grammaire :
être dictionnaire !

Dure langue française
Du coup, belle catastrophe !
En fait, jeu de « maux ».

Dire « eu » à gageure
Mary rectifie le dit
Dire « u » à gageure.

Chaque « e » tu dis,
Quelle galère barbare !
Tu es dans le Tarn.

Dire à la nordiste
Prononcer chaque syllabe
Dire à la tarnaise.

Paroles écoutées
Belles mélodies chantantes
Héritage d’oc

Mary joue des mots
elle crée un monde de rêves
pour petits et grands.

Merci Mary, grâce à toi, je me remets tranquillement à la poésie.

« Le pain » par Marlowe

Le pain

à chaque repas nous accompagne ;

au bord d’une soupe aux champignons. . .

Voilà, l’image que nous peignons.

 

Le pain

soit fait en ville par maintes mains,

soit pétri à la campagne,

complète très bien un plat d’agneau.

 

Ce pain

Et mon corps, allez, mangez-en et

Profitez de la meilleure moisson sur Terre. . .

Avec mille poissons.

 

Le pain,

d’abord levé chez les Égyptiens,

après, avec une graine de levain,

répandu partout au Levant,

 

et qui se trouve devant nous

sur cette table-ci.

Allez, ma mie,

et mangez-en.

 

Voilà un poème que j’ai écrit pendant un atelier d’écriture chez Mary. C’est non seulement la première fois que j’ai écrit un poème entièrement en français, mais c’est aussi la première fois que j’ai lu un poème de ma propre création devant un public.

J’ai trouvé que les petits moments comme celui-là sont les plus marquants dans la vie d’un voyageur. Un autre exemple : entendre un groupe chez Mary qui chantait en Occitan, une langue dont j’ai beaucoup lu mais jamais entendu. C’était un moment où je me suis dit voilà, enfin, ce que les gens veulent dire quand ils parlent des villages médiévaux surplombant des champs de blé, où du vrai accent du Sud (dont on parle beaucoup mais qui ne se fait presque jamais entendre à Paris, où même sur la radio). Les moments où je me suis rendu compte de la beauté innée du paysage, et de la valeur d’une communauté proche.

Ma première soirée à la maison, on a fait un enregistrement pour des aveugles et les illettrés d’une pièce de théâtre : le lendemain, on a fait une fête de la musique entre amis, où j’ai rencontré encore plus de la communauté ici. J’ai joué pour les enfants après l’école. J’ai visité le célèbre café plùm. J’ai vu la cathédrale d’Albi, qui doit être plus connue comme elle est le plus grand bâtiment en briques monde (mais je ne veux pas faire venir tous les touristes au monde 🙂 ).

En gros, j’ai eu vraiment du bol en trouvant cet endroit-ci. Ceux qui habitent en ville disent que malgré le vacarme et la foule, il en vaut la peine pour être entouré par les idées du monde. Moi je dis que les gens à Lautrec ont sagement choisi la campagne et en même temps sont mille fois plus ouverts et intellectuels que toute autre communauté française que j’ai rencontrée jusqu’à maintenant. Je voudrais remercier Mary, Thierry, et tous leurs merveilleux amis pour l’accueil, la conversation, les idées, et l’inspiration pour mes prochaines morceaux poétiques !

Marlowe Fitzpatrick

marlowe.fitzpatrick@gmail.com

20 ans

PS je ne suis pas habitué au clavier français donc excusez-moi pour les fautes !

Henry

« Big Rock Candy Mountain » Harry McClintock
One evening as the sun went down
And the jungle fires were burning,
Down the track came a hobo hiking,
And he said, « Boys, I’m not turning
I’m headed for a land that’s far away
Besides the crystal fountains
So come with me, we’ll go and see
The Big Rock Candy Mountains »
In the Big Rock Candy Mountains,
There’s a land that’s fair and bright,
Where the handouts grow on bushes
And you sleep out every night
Where the boxcars all are empty
And the sun shines every day
On the birds and the bees
And the cigarette trees
The lemonade springs
Where the bluebird sings
In the Big Rock Candy Mountains
In the Big Rock Candy Mountains
All the cops have wooden legs
And the bulldogs all have rubber teeth
And the hens lay soft-boiled eggs
The farmers’ trees are full of fruit
And the barns are full of hay
Oh I’m bound to go
Where there ain’t no snow
Where the rain don’t fall
The winds don’t blow
In the Big Rock Candy Mountains
In the Big Rock Candy Mountains
You never change your socks
And the little streams of alcohol
Come trickling down the rocks
The brakemen have to tip their hats
And the railway bulls are blind
There’s a lake of stew
And of whiskey too
You can paddle all around em
In a big canoe
In the Big Rock Candy Mountains
In the Big Rock Candy Mountains,
The jails are made of tin.
And you can walk right out again,
As soon as you are in.
There ain’t no short-handled shovels,
No axes, saws or picks,
I’ma goin’ to stay
Where you sleep all day,
Where they hung the Turk
That invented work
In the Big Rock Candy Mountains
I’ll see you all this coming Fall
In the Big Rock Candy Mountains

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Sans espoir / Reménytelenül

_dsc1406photo par http://tortenetekkepekkel.blogspot.fr/2016/10/hajnali-ebredes.html

Attila József:

Sans espoir

Lentement, pensivement…

Enfin l’homme arrive au plateau
Et consent à ce paysage
De tristesse, de sable et d’eau
Sans espoir est sa tête sage.

A mon tour, je veux, m’allégeant,
Tout regarder avec franchise,
L’éclair de la hache d’argent
Dans le fin peuplier se brise.

Dessus la branche du néant,
Mon cœur grêle tremble en silence,
Et les doux astres le voyant,
Les doux astres vers lui s’avancent.

Dans le ciel couleur de fer

Froid et laqué, un moteur vrille
Dans le ciel couleur gris de fer.
Entre mes dents les mots scintillent.
Constellation, silence clair!

Comme une pierre dans le vide
Le passé tombe en moi. Et bleu,
Le temps s’enfuit muet, liquide.
Un glaive brille: mes cheveux.

Une chenille est ma moustache
Sur ma bouche elle va rampant.
Mon cœur est dur, le mot se glace
Mais à qui confier mon tourment?

traduit par Guillevic, Eugène

Reménytelenül

Lassan, tünődve

Az ember végül homokos,
szomorú, vizes síkra ér,
szétnéz merengve és okos
fejével biccent, nem remél.

Én is így próbálok csalás
nélkül szétnézni könnyedén.
Ezüstös fejszesuhanás
játszik a nyárfa levelén.

A semmi ágán ül szivem,
kis teste hangtalan vacog,
köréje gyűlnek szeliden
s nézik, nézik a csillagok.

Vas-színű égboltban…

Vas-színű égboltban forog
a lakkos, hűvös dinamó.
Óh, zajtalan csillagzatok!
Szikrát vet fogam közt a szó – –

Bennem a mult hull, mint a kő
az űrön által hangtalan.
Elleng a néma, kék idő.
Kard éle csillan: a hajam – –

Bajszom mint telt hernyó terül
elillant ízű számra szét.
Fáj a szívem, a szó kihül.
Dehát kinek is szólanék – –

poème choisi par Viki

http://www.magyarulbabelben.net/works/hu/J%C3%B3zsef_Attila/Rem%C3%A9nytelen%C3%BCl/fr/21862-Sans_espoir

Laura

Bonjour,

In the valley between the Rocky and Purcell mountain ranges is my home, Kimberley. It is a small town of 7,000 inhabitants in the province of British Columbia (BC), Canada. The landscapes are dramatic with mountain views, rivers, lakes, forests and wildlife. Raised in this environment I feel a strong connection to the natural world and appreciate the quality of life a small town has to offer.

While staying with Mary I was welcomed with warm smiles and friendly encounters. With hardly any French Mary and the people of Lautrec always found a way to make me feel included. I feel very grateful to have spent the 1-15 of December, 2016 in the idyllic countryside, discovering small town French life.

Mary’s passion for arts and culture helped to reingite my own enjoyment of various creative mediums. Over my stay I recalled many poems and songs that I once listened to. So, from the far reaches of my memory I would like to share three Canadian Artists.

Shane Koyczan, is a spoken word poet who grew up in Penticton, BC. His work focuses on issues of bullying, death and also reflections of human behaviour. Shane has a unique way of carrying his listens through moments of laughter and tears.

The next is two BC musicians out in the mountain air playing their song. Aidan Knight wrote the song and is accompanied by  Dan Mangan.

Que Amor Não Me Engana

by Pedro from Portugal

Today I am sharing with everyone chez Mary and « chez the rest of the world », a beautiful music/poem from the Portuguese author and singer José Afonso, which has been with me throughout the course of this year.

Commonly known as Zeca Afonso, he was a humble person with a strong social and political awareness and a unique ability to create a rich musical landscape, blending the traditional deep notes from southern Portugal and the airy celtic sonority of the north of the country and Galicia, with the more exotic rythms and sounds of Africa.

Regarded as the Portuguese trobador of freedom, Zeca’s music had a central role in the country’s political changes. During the dictatorship years his intervention music was clandestinely listened to in colectivities and popular venues, and his presence in the revolutionary units became progressively a known fact, eventually leading him to prison.

His song « Grândola, Vila Morena » was chosen as the password to start the revolution which brought down the dictatorial regime on the 25th of April 1974. This was a peaceful revolution organized by the army, which took place throughout the course of one day with no casualties.

However, the song I will be sharing is one about love. Someone who sings with a heart exhqusted from the hurdles and intensity of romantical love. With some rather abstract and misterious lyrics, this melodic piece draws a poetic and nostalgic soundscape through the feelings it instigates in the listener.

Que Amor Não Me Engana 

Lyrics

Que amor não me engana
Com a sua brandura
Se de antiga chama
Mal vive a amargura

Duma mancha negra
Duma pedra fria
Que amor não se entrega
Na noite vazia

Chorus:
E as vozes embarcam
Num silêncio aflito
Quanto mais se apartam
Mais se ouve o seu grito

Muito à flor das águas
Noite marinheira
Vem devagarinho
Para a minha beira
:Chorus
Em novas coutadas
Junto de uma hera
Nascem flores vermelhas
Pela Primavera

Assim tu souberas
Irmã cotovia
Dizer-me se esperas
O nascer do dia

[Chorus]

Poème choisi par Jane / Poem chosen by Jane

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Autoportrait de Jane Berg. Photo de Jane et Pearla Berg / Self-portrait of Jane Berg. Photo by Jane and Pearla Berg.

Bonjour, je m’appelle Jane, je viens d’Afrique du Sud, du village de Wilderness, précisément, dans la région appelée The Graden Route (la route du jardin).

Située entre les montagnes Outeniqua et la mer, cette région est connue pour la beauté naturelle de ses forêts, ses rivières et ses plages.

Dans ce refuge, mon imagination d’enfant vagabonda librement. J’apprécie tout particulièrement lire des fictions et de la poésie qui contiennent des éléments mystiques ainsi que du sublime. J’ai premièrement développé une affinité pour ce poème écrit par Yeats parce qu’il me rappelle les Deux Arbres dans le livre de Tolkien, Le Silmarillion.

Plusieurs années plus tard, je me suis figuré ce poème avec de plus en plus de nostalgie. Les Deux Arbres dans le poème me rappellent également un ancien acacia qui poussait dans notre jardin puis qui tomba quelques temps après notre départ.

Hello I’m Jane from South Africa, specifically, the village of Wilderness in an area called The Garden Route.

Positioned between the Outeniqua Mountains and the sea, it is known for the natural beauty of its forests, rivers and beaches.

In this haven my childhood imagination roamed free. I especially loved reading fiction and poetry which held elements of the mystical and sublime. I first developed an affinity for this poem by Yeats because it reminded me of the Two Trees in Tolkien’s book The Silmarillion.

Years later I am drawn to this poem with more and more nostalgia. The Two Trees in the poem also remind me of an ancient Blackwood Tree which grew in our garden and fell down shortly after we left that home.

Les deux arbres

de W.B. Yeats

BIEN-AIME, contemplation de ton propre cœur
L’arbre sacré pousse ici ;
De la joie les branches sacrées émergent,
Ainsi que toutes les fleurs à qui elles donnent naissance.
Les différentes couleurs de ses fruits
Ont doté les étoiles de joyeuses lumières ;
La sûreté de ses racines cachées
Mises en terre silencieusement pendant la nuit ;
Le frissonnement de sa tête feuillue
A donné aux vagues leur mélodie,
Et ont uni mes lèvres et la musique,
Murmurant une chanson magique pour toi.
Ici les amours en cercle s’en vont,
Le flamboyant cercle de nos vies,
Tourbillonnant, cette flèche allant d’avant en arrière
Dans ces majestueux chemins feuillus et ignorants ;
Se souvenant tous de ces cheveux secoués
Et comment cette fléchette aux sandales ailés,
Une tendre attention croit dans tes yeux :
Bien-aimé, contemplation de ton propre cœur.
Ne contemplons plus jamais au travers de ce miroir amer
Les démons, avec leur subtil malice,
Qui se soulèvent avant nous lorsqu’ils nous croisent,
Ou contemplons alors un petit instant ;
Pour qu’ici une image fatale grandisse
Que la nuits de tempête reçoive,
Racines à demi-cachées sous la neige,
Branches rompues et feuilles ternies
Dans le vague miroir que les démons tiennent,
Le miroir de lassitude extérieure,
Créé lorsque Dieu dormit dans un temps passé.
Ici, à travers les branches cassées, vont
Les corbeaux des pensées agitées ;
Fuyant, pleurant, d’avant en arrière,
Griffe cruelle et gorge affamée,
Ou sinon, ils se tiennent debout et hument le vent,
Et secouent les ailes en lambeaux ; hélas !
La méchanceté grandit dans tes yeux tendres :
Ne contemplons plus ce miroir amer.

The Two Trees

by WB Yeats

BELOVED, gaze in thine own heart,
The holy tree is growing there;
From joy the holy branches start,
And all thWillie trembling flowers they bear.
The changing colours of its fruit
Have dowered the stars with merry light;
The surety of its hidden root
Has planted quiet in the night;
The shaking of its leafy head
Has given the waves their melody,
And made my lips and music wed,
Murmuring a wizard song for thee.
There the Loves a circle go,
The flaming circle of our days,
Gyring, spiring to and fro
In those great ignorant leafy ways;
Remembering all that shaken hair
And how the wingèd sandals dart,
Thine eyes grow full of tender care:
Beloved, gaze in thine own heart.
Gaze no more in the bitter glass
The demons, with their subtle guile,
Lift up before us when they pass,
Or only gaze a little while;
For there a fatal image grows
That the stormy night receives,
Roots half hidden under snows,
Broken boughs and blackened leaves.
For all things turn to barrenness
In the dim glass the demons hold,
The glass of outer weariness,
Made when God slept in times of old.
There, through the broken branches, go
The ravens of unresting thought;
Flying, crying, to and fro,
Cruel claw and hungry throat,
Or else they stand and sniff the wind,
And shake their ragged wings; alas!
Thy tender eyes grow all unkind:
Gaze no more in the bitter glass.

Et voici une adorable et exceptionnelle version de ce poème mis en musique par la chanteuse Loreena McKennit. J’espère que vous l’apprécierez.

And here is an exceptionally lovely version of the poem set to music by the singer Loreena McKennitt. Hope you enjoy it.

Poème choisi par Mary

Choisir un texte, un seul, parmi tous ceux qui nous étonnent, nous ravissent, nous font sourire d’aise, nous élèvent, nous dérangent parfois – et c’est bien – , voilà une affaire délicate !

Je choisis l’extrait de Spleen de Paris parce que ma longue expérience de vie m’a confortée dans l’idée qu’il fallait à tout prix résister (autant que possible) à toute forme de désespérance et que, où que se posent notre regard ou notre pensée, sur les êtres ou les choses, de notre enthousiasme, de notre curiosité, de notre « petit grain » de fantaisie , dépendent vraiment ce sentiment d’appartenance au monde et ce plaisir de se sentir vivant.

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                             Enivrez-vous !

 » Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. « 
                                   Charles Baudelaire, Spleen de Paris.

Le poème préféré de Cathy / Cathy’s favorite Poem

Lorsque j’étais en école primaire, j’ai été amenée à découvrir les poèmes de Pushkin dans les manuels scolaires. Comme le temps est passé depuis, j’ai oublié la majorité de ses poèmes excepté un seul : ЕСЛИ ЖИЗНЬ ТЕБЯ ОБМАНЕТ (Si par la vie tu étais déçu). C’est plus qu’un poème pour moi. Lorsque je vivais des jours difficiles, je récitais ce poème et ses mots encourageants sont comme un catalyseur qui me motive à aller de l’avant !

Ici, je partage ce poème avec chacun d’entre vous et j’espère qu’il vous illuminera !

When I was in primary school, I got to know Pushkin’s poems through textbook. As the time passes by, I have forgotten most of his poems except the one ЕСЛИ ЖИЗНЬ ТЕБЯ ОБМАНЕТ (If by Life You were Deceived ). It is more than a poem for me. In my tough days, I recited this poem and the encouraging words are like catalyst that motivates me to move on!

Here I am sharing the poems with everyone and hope it could give you some enlightenments!

Description de cette image, également commentée ci-après

A. C. Pushkin

Si par la vie tu étais déçu

Si par la vie tu étais déçu, ne sois pas lugubre, ne sois pas sauvage !

Dans les jours de peine, sois doux !

Des jours de joie arrivent, sois-en sûr.

Le cœur vit demain ;

Le présent est ici abattu ;

Dans un instant passera le chagrin ; Celui-ci sera alors précieux.

Russian version :

ЕСЛИ ЖИЗНЬ ТЕБЯ ОБМАНЕТ

Если жизнь тебя обманет, Не печалься, не сердись!

В день уныния, смирись: День веселья, верь, настанет.

Сердце в будущем живёт; Настоящее уныло:

Всё мгновенно, всё пройдёт;

Что пройдёт, то будет мило.

English version :

If by life you were deceived

If by life you were deceived, Don’t be dismal,don’t be wild!

In the day of grief, be mild!

Merry days will come, believe.

Heart is living in tomorrow;

Present is dejected here;

In a moment, passes sorrow; That which passes will be dear.

Chinese version :

《假如生活欺骗了你》

假如生活欺骗了你, 不要忧郁,也不要愤慨!

不顺心时暂且克制自己, 相信吧,快乐之日就会到来。

我们的心儿憧憬着未来, 现今总是令人悲哀:

一切都是暂时的,转瞬即逝, 而那逝去的将变得可爱。